Gavage à mort au pied de l'église Saint Eustache Paris

Saint Martin : partage ou gavage ?

Le 11 novembre, jour de la Saint-Martin, un champ de cadavres s'étendra sur la place René Cassin, au pied de l'église Saint Eustache, à 11h30 et 14h30.
Dix associations de protection animale entendent ainsi dénoncer d'une part la récupération marketing de saint Martin par la filière du foie gras et d'autre part le caractère industriel de cette production qui s'apparente à celle des œufs de batterie, venant renforcer les effets déjà structurellement nocifs du gavage.

Où : Place René Cassin, devant l'église Saint Eustache
Quand : Jeudi 11 novembre de 11h à 16h
Moments forts (happening) : 11h30 et 14h30
Associations participantes : L214 (campagne Stop Gavage), Fondation Brigitte Bardot, SPA, Fondation Assistance aux Animaux, One Voice, PeTA, Notre Dame de Toute Pitié, Droits des Animaux, SNDA, CLEDA

Une récupération marketing grossière

Saint Martin, connu pour avoir partagé son manteau avec un miséreux, s'est caché une fois dans sa vie au milieu d'un troupeau d'oies. Il est mort un 11 novembre : la date idéale pour lancer au plus tôt les ventes de foie gras et augmenter ainsi le chiffre d’affaires.
Il n’en fallait pas plus à l’industrie du gavage pour le propulser saint patron du foie gras(1).

Avec l'approbation de l'Église ?

L’Église n’y est pour rien. En 2002, le cardinal Joseph Ratzinger, devenu depuis le pape Benoît XVI, déclarait :
«[…] une sorte d’usage industriel des créatures, comme celui où des oies sont alimentées de façon à leur faire développer un foie aussi gros que possible, ou le fait de faire vivre des poules si entassées qu’elles deviennent des caricatures d’oiseaux, cette façon de dégrader des créatures vivantes en simples marchandises, cela me semble contraire à la relation mutuelle qui ressort de la Bible(2).»

Des productions industrielles cachées sous les paillettes

Le terroir et la tradition rabâchés à longueur de publicités cachent une filière fortement industrialisée. Aujourd'hui, la production de foie gras d’oie est marginale. Les oies ont été remplacées par des canards enfermés dans d'immenses bâtiments et immobilisés pour presque 90% d’entre eux dans d’étroites cages individuelles. Ils sont gavés 2 fois par jour à la pompe hydraulique ou pneumatique : la stéatose hépathique se développe, le mal-être des animaux est flagrant, confirmé par des taux de mortalités décuplés en phase de gavage(3).

Une action spectaculaire

Ce 11 novembre, des associations organiseront une mise en scène pour rappeler le sort des 40 millions de canards gavés chaque année en France. Sur la place du Parvis de Notre-Dame, des dizaines de militants portant des masques de canards mimeront la phase de gavage. Tout d'abord immobilisés, terrorisés, ils s'écrouleront suite au passage du gaveur. La place sera alors jonchée de cadavres. Parallèlement, un stand d'information sera déployé et des vidéos seront projetées. (4)

« On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités. » Gandhi.
(1) Saint Martin : figure emblématique du partage,pas du gavage !
(2) Traduction française : Le Sel de la terre. Le christianisme et l'Église catholique au seuil du troisième millénaire. Entretiens avec Peter Seewald, Flammarion Cerf, 2005. Le passage que nous citons peut être consulté en version anglaise.
(3) Le taux de mortalité pour les animaux gavés est de 10 à 20 fois plus élevé que dans les élevages d'animaux de chair. Source : Rapport du Comité scientifique de la Commission Européenne de la santé et du bien-être des animaux, 1998
L’entérotoxémie - développement anormal de bactéries dans le système digestif - constitue la première cause de mortalité en gavage : 23% des décès lui sont imputables, la colibacillose et la candidose constituent également des causes de mortalité importantes. Les troubles d'ordre mécanique arrivent ensuite : surgavage et déchirure du jabot. Source : Enquête du réseau Cristal, 2009.
(4) Déroulé de la manifestation

Contact presse :
Sébastien Arsac : 06 17 42 96 84
Brigitte Gothière : 06 20 03 32 66