44% des Français sont favorables à l'interdiction du gavage

44% des personnes interrogées sont favorables à l'interdiction du gavage dans la production de foie gras. Les femmes et les jeunes sont même une majorité à être favorables à cette interdiction. C'est ce qui ressort d'un sondage CSA* commandé par la SNDA et Stop Gavage (L214). Si le foie gras reste une tradition sociale activement soutenue par des campagnes publicitaires, la reconnaissance de la souffrance des animaux (63.2% des sondés) est clairement à l'origine de ce désaveu.

Le gavage sur la sellette

Seriez-vous favorable ou non à l'interdiction du gavage des canards et des oies dans la production du foie gras ?
Ensemble
Favorable à 43.9%
Défavorable à 47.3%
Femme
Favorable à 50.9%
Défavorable à 39.7%
Moins de 35 ans
Favorable à 50.5%
Défavorable à 40.8%

Le gavage est déjà interdit dans 12 pays de l'Union européenne (plus de détails). Israël a décidé d'interdire définitivement la production de foie gras en 2005.
Tout récemment, en Angleterre, c'est Selfridges, une chaîne de magasins renommée, qui a renoncé au foie gras après une campagne de plus de 2 ans, appuyée entre autres par les images de Stop Gavage. Selfridges se fournissait en effet en France.

Souffrance reconnue

Pensez-vous que le gavage des canards et des oies pour la production  de foie gras est source de souffrance pour les animaux ?
oui à 63.2%
non à 27.5%

Une grande majorité des sondés est d'accord pour dire que les canards et les oies souffrent du gavage. Ils rejoignent en cela les conclusions des rapports scientifiques. Le rapport le plus complet et détaillé qui ait été produit sur le sujet a été adopté par le Comité scientifique de la Commission Européenne de la santé et du bien-être des animaux en 1998. Il conclut que :
« le gavage, tel qu'il est pratiqué aujourd'hui, est préjudiciable au bien-être des oiseaux. » (Seules les études de l'INRA co-financées par la filière contestent cette conclusion, cf. « L'INRA au secours du foie gras ».)

La publicité au secours du foie gras...

Trouvez-vous normal ou non que les pouvoirs publics participent au financement de campagnes de promotion du foie gras ?
oui à 31.4%
non à 59.1%

Une majorité des sondés est opposée au financement par les pouvoirs publics de campagnes de promotion du foie gras. Pourtant l'Union européenne, l'Etat français et les Conseils généraux co-financent des campagnes de publicité au service d'une industrie agroalimentaire qui dépense déjà des millions d'euros dans son budget communication (cf. par exemple l'encart publicitaire pleine page publié dans Maxi le 22 décembre 2008).

Commentaire - Il y a une indécence certaine à soutenir la consommation de foie gras au regard du contexte actuel. La récente déclaration finale du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire de la FAO insiste sur la nécessité d'inverser la tendance à la diminution des financements nationaux et internationaux consacrés à la lutte contre la pauvreté et la sous-alimentation. L'Aide publique au développement de la France en 2008 (0.38% du revenu national brut) est bien inférieure à ce qu'elle était en 1995 (0.55%).

Des niveaux de refus d'achat et de consommation significatifs

Refusez-vous d'acheter du foie gras pour des raisons d'éthique liées à la souffrance animale ?
Ensemble
oui à 18.7%
non à 81.3%
Femme
oui à 21%
non à 79%
Moins de 35 ans
oui à 21.2%
non à 78.8%
Refusez-vous de consommer du foie gras lorsque vous êtes invité à un dîner ?
Ensemble
oui à 12.9%
non à 87.1%
Femme
oui à 13.9%
non à 86.1%
Moins de 35 ans
oui à 15.1%
non à 84.9%

En France, le foie gras s’est imposé comme produit emblématique des fêtes. La filière dépense sans compter pour entretenir cette image de produit festif obligé. Difficile dans ce contexte de ne pas en prévoir au menu. Plus difficile encore de refuser d’en consommer quand on est invité. Le niveau de rejet motivé atteint pourtant déjà un niveau notable.

* Sondage CSA/SNDA/Stop Gavage réalisé par téléphone les 9 et 10 novembre 2009.
Echantillon national représentatif de 1000 adultes 18 ans et plus. La représentativité de l'échantillon a été assurée par la méthode des quotas : sexe, âge, CSP du chef de famille, région et taille d'agglomération.