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éthique & animaux

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Alors que le gavage est illégal au regard des lois européennes et inconciliable avec le minimum de « bien-être animal », les autorités tardent à s’opposer aux intérêts économiques d’une filière soutenue par le gouvernement français.

Le gavage est illégal en Europe

L’illégalité du gavage découle de la Directive européenne du 20 juillet 1998 concernant la protection des animaux dans les élevages1 : « les animaux reçoivent une alimentation saine, adaptée à leur âge et à leur espèce, et qui leur est fournie en quantité suffisante pour les maintenir en bonne santé et pour satisfaire leurs besoins nutritionnels. Aucun animal n’est alimenté ou abreuvé de telle sorte qu’il en résulte des souffrances ou des dommages inutiles ».

L’article 16 de la recommandation européenne du 22 juin 1999 concernant les canards utilisés pour produire du foie gras est aussi très clair : « les méthodes d’alimentation et les additifs alimentaires qui sont source de lésions, d’angoisse ou de maladie pour les canards ou qui peuvent aboutir au développement de conditions physiques ou physiologiques portant atteinte à leur santé et au bien-être ne doivent pas être autorisés. »

Le Comité permanent de la Convention européenne sur la protection des animaux dans les élevages a rédigé cette recommandation sur la base d’un rapport scientifique sur la santé et le bien-être des canards et des oies pour la production du foie gras. Ce rapport est accablant pour la filière foie gras.

Le gavage est inconciliable avec le « bien-être animal »

La production du foie gras est la seule activité d’élevage qui nécessite l’ingestion forcée d’aliments. Comme le montre le rapport scientifique, le foie gras est le foie malade d’un oiseau atteint de stéatose hépatique. Diarrhées, halètement, déplacements pénibles, lésions et inflammations du cou… sont la réalité quotidienne du gavage, ce qui est inconciliable avec la recommandation européenne. La production de foie gras est incompatible avec la protection, aussi minimale soit-elle, que notre société a décidé d’accorder aux animaux.

Le gavage est interdit dans la majorité des pays de l’Union européenne. Il est interdit en Pologne depuis le 1er janvier 1999. Il a été interdit au cours des dernières années en Italie, Israël et Californie pour motif de cruauté. À la lumière des avancées progressistes de ses voisins, le gavage véhicule une image particulièrement rétrograde de la France.

En savoir plus sur l’interdiction du gavage dans le monde

Le réexamen de la recommandation se fait attendre

Une disposition supplémentaire de la recommandation (article 24) interdit la production de foie gras, mais accorde néanmoins un sursis aux régions déjà productrices (« la production de foie gras ne doit être pratiquée que là où elle existe actuellement »), conditionné par l’obligation de « recherche de méthodes alternatives n’impliquant pas la prise forcée d’aliments ».

Un réexamen de la recommandation devait intervenir début 2005 (selon l’article 25), mais celui-ci n’a toujours pas eu lieu.

Le foie gras est une violation des principes de la Convention européenne sur la protection des animaux d’élevage. Le préambule de la recommandation mentionne explicitement « des problèmes de bien-être liés à certaines pratiques dans la production de foie gras, qui ne répondent pas aux exigences de la Convention ».

Parallèlement, la filière foie gras et des scientifiques français en situation de conflits d’intérêts tentent, avec difficulté, de justifier l’injustifiable face à l’évidente violation des principes les plus élémentaires de protection des animaux.

Sources