Le gavage au banc des accusés

Article publié le 29 décembre 2004 dans La Dépêche du Midi.

Dans le cadre de leur campagne nationale d'information sur le gavage des oies et canards, les membres de « L'initiative citoyenne pour l'abolition du gavage » appellent à manifester aujourd'hui à 15 heures devant le magasin de produits surgelés Picard situé rue du Languedoc à Toulouse. À travers cette manifestation, les militants pour la cause des animaux veulent dénoncer les méthodes de gavage qui ont cours chez les éleveurs travaillant pour la maison Picard. Ils dénoncent notamment, le gavage à la pompe hydraulique, l'étroitesse des cages individuelles dans lesquelles les animaux enfermés ne peuvent « ni se retourner, ni étendre les ailes, ni se tenir debout ». Les membres de l'initiative citoyenne pour l'abolition du gavage, déplorent enfin un taux de mortalité multiplié par 15 parmi les animaux dont le foie gras est vendu sous le label IGP (Indication géographique contrôlée).

Interrogé sur ces méthodes de gavage, Georges Grunenwal, responsable de la communication du groupe Picard, reconnaît le manque d'espace dans lequel sont élevés les animaux durant les deux semaines de gavage ainsi que l'usage de la pompe hydraulique. Mais il précise toutefois que « La société Picard ne gave pas elle-même mais qu'elle travaille avec le groupe Labeyrie » et qu'en tout état de cause « le volume commercialisé par Picard représente moins de 1 % de la production française ».

Pour conclure, Georges Grunenwald dénonce une opération délibérée « pour nuire à la filière IGP sud-ouest l'appellation dont fait partie le groupe Labeyrie ». Il déplore enfin « le chantage et la diffamation » qui conduiront le groupe Picard a engager des procédures judiciaires à l'encontre de « l'initiative citoyenne pour l'abolition du gavage » dès le mois de janvier.

Guillemette Laucoin