Recherches d'alternatives au gavage : la France aux abonnés absents

Les 30 et 31 octobre 2008 se tiendront à Arcachon les 8e Journées de la Recherche en Palmipèdes à Foie Gras, organisées conjointement par l’INRA, le CIFOG (l’interprofession du foie gras) et d’autres partenaires.
À cette occasion, Stop Gavage (L214) soulèvera de nouveau la question de l'indépendance et des financements de la recherche publique. Nous avons déjà révélé les biais des recherches menées à l'INRA, financées et utilisées par les producteurs de foie gras pour tenter de faire oublier le rapport scientifique européen qui démontrait la nocivité du gavage pour la santé des oiseaux.
Nous constatons aujourd'hui que la recherche publique, à l'image de la filière, continue d'ignorer toute étude d'alternatives au gavage, contrairement aux engagements pris par la France auprès du Conseil de l'Europe.

Le programme des 8e Journées de la Recherche Palmipèdes à Foie Gras laisse perplexe. Il y est seulement question de rentabilité et d'amélioration des “performances”. Passées sous silence, les blessures, les maladies et les morts provoquées par le gavage et la détention en cage sauf dans la mesure où ces problèmes affectent la rentabilité.

Il apparaît que les recommandations européennes - qui demandent clairement la recherche d'alternatives - et nos discussions avec l'INRA sont restées lettres mortes.

En 2007, la direction scientifique de l'INRA avait en effet annoncé qu'elle allait organiser une réflexion interne pour étudier les éventuelles recherches qui pourraient être entreprises dans des domaines qui n'avaient pas ou peu été étudiés (mortalité et pathologies provoquées par le gavage, alternatives au gavage, etc.). À notre connaissance, aucune disposition dans ce sens n'a été prise à ce jour.

22/11/08 : La direction scientifique de l'INRA nous informe que “des travaux ont été initiés sur les alternatives au gavage” au sein de l'institut “et qu'un poste d'ingénieur dédié à cette thématique a été arbitré par la direction générale”.

Lorsque nous pointons du doigt les souffrances que vivent les animaux dans les élevages ou les abattoirs, il nous est rétorqué que notre position ne sera prise en compte que sur des bases scientifiques. Mais aujourd’hui encore, les chercheurs en bien-être animal travaillent dans des unités de recherche dont l’objectif général est de servir les intérêts des producteurs, et qui fonctionnent sous co-financement de ces derniers. Dans un institut aussi lié aux intérêts économiques des filières de production, la marge de manœuvre de chercheurs dont les travaux mettraient en cause des pratiques d’élevage reste nécessairement limitée.

 

Rendez-vous le 30 octobre de 10h à 14h place Thiers à Arcachon.

 

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